Afin de remplir au mieux notre mission d’information vis-à-vis des futurs volontaires, ou de toutes personnes intéressées par la thématique du volontariat international, nous allons essayer dans cette rubrique de clarifier plusieurs termes souvent méconnus, souvent confondus, souvent mal utilisés mais pourtant très différents.
Voici donc quelques définitions tirées pour la plupart d’organismes publiques européens, étrangers et/ou internationaux :
Pour la description de l’aide au développement, nous nous appuierons ici sur la définition donnée par l’OCDE.
L’aide au développement se décompose en plusieurs éléments : l’aide publique au développement, l’aide venant d’organisations non-gouvernementales et l’aide philanthropique privée. Ces trois types d’aide au développement viennent toutefois principalement de pays dits développés, et sont à destinations des pays en voie de développement.
- L’aide publique au développement est de loin la forme d’aide au développement la plus importante, avec plus de 60% des fonds venant par ce biais. Trois caractéristiques principales la définissent : elle est organisée par des gouvernements (centraux ou locaux), leurs organismes d’aide publique ou des donneurs multilatéraux (tels que les banques de développement, les Nations Unies, l’Union Européenne, etc); elle vise au développement économique et au bien-être des pays en développement; elle se formalise par des dons, des prêts à taux d’intérêt préférentiels, l’aide d’urgence, l’annulation de dette publique, etc.
- Le second type d’aide au développement provient des organisations non-gouvernementales. Oxfam, SOS Faim, ou encore le CNCD sont quelques unes des ONG actives dans le champs de l’aide au développement. Ces organisations apportent ainsi des fonds, mais permettent aussi une prise de conscience plus profonde des enjeux du développement, et se posent comme relais des communautés exclues.
- En complément à l’aide publique au développement, l’aide philanthropique privée est extrêmement foisonnante et variée. Ainsi, diverses fondations, groupes religieux, ou encore individus consacrent une partie de leurs fonds à l’aide au développement. La plus connue d’entre elles est certainement la Fondation Bill Gates.
Le statut d’association en Belgique est défini par le terme « Association Sans But Lucratif » créé par la loi du 27 juin 1921 et modifié par la loi du 2 mai 2002. Une ASBL est donc une organisation « qui ne se livre pas à des opérations industrielles ou commerciales, et qui ne cherche pas à procurer à ses membres un gain matériel« . De plus, chaque association belge à l’obligation de mentionner dans toute facture, publication, ou document le sigle « ASBL ». Ainsi, si une organisation belge n’inscrit pas « ASBL », vous n’êtes pas en présence pas d’une association mais bien d’une organisation à but lucratif. Le SVI est une ASBL.
Au Canada, une personne morale sans but lucratif, aussi appelée organisme sans but lucratif (OSBL) ou organisme à but non lucratif (OBNL), est un groupement d’individus qui poursuivent un but à caractère moral ou altruiste et qui n’ont pas l’intention de faire des gains pécuniaires à partager entre les membres. Une telle personne morale est une entité juridique distincte. À ce titre, elle détient des droits et des obligations qui lui sont propres.
Une organisation sans but lucratif peut être active dans les domaines très variés : culturel, social, philanthropique, national, patriotique, religieux, charitable, scientifique, artistique, professionnel, athlétique, sportif, éducatif ou autres.
Au Québec, le SVI est enregistré comme OSBL
Les chantiers internationaux sont des engagements volontaires, libres et responsables, conformément à la loi belge sur le volontariat, qui permettent à des jeunes de se mettre à la disposition d’une association d’accueil, organisme sans but lucratif, pour contribuer à une action collective d’intérêt général.
Fondés sur les relations humaines, les échanges interculturels et la solidarité, les chantiers internationaux soutenus par l’association d’envoi, concernent principalement des jeunes vivant leur première expérience de mobilité et constituent une approche originale de la solidarité internationale et de l’apprentissage du vivre ensemble.
Ces projets impliquent et favorisent les dynamiques de coopération et d’échanges entre les peuples, les associations et les personnes. Ils concourent au renforcement des sociétés démocratiques, la tolérance envers les autres cultures et inscrivent leurs actions dans des dynamiques de changements citoyens.
Outre le travail réalisé par le volontaire au bénéfice de l’association d’accueil, les chantiers internationaux visent aussi à la découverte par le jeune des réalités locales et internationales, à renforcer la mixité sociale, à promouvoir un engagement citoyen responsable actif critique et solidaire, et à offrir une expérience d’immersion dans le pays et l’association d’accueil tant d’un point de vue humain que culturel.
Les Groupements de Jeunesse sont des associations reconnues par la Fédération Wallonie-Bruxelles ayant des objectifs similaires aux Organisations de Jeunesse mais ne remplissant pas totalement les critères de celles-ci, ou n’ayant pas pu bénéficier du soutien de la fédération Wallonie-Bruxelles pour des raisons budgétaires (voir définition Organisation de Jeunesse).
La définition d’humanitaire, et de surcroît de l’aide humanitaire, ne fait pas l’objet d’un consensus au niveau international. Aucune définition officielle ne peut donc être donnée ici. Le caractère d’urgence est cependant très présent dans la majorité des sens qui sont donnés à l’action humanitaire. Ainsi, les actions « humanitaires » des Nations Unies sont exclusivement organisées dans ce cadre de situation d’urgences. Le secours aux populations touchées par des catastrophes (naturelles ou humaines) et la prévention contre les catastrophes naturelles (prédiction des cyclones, sécheresse, etc.) sont les deux types d’actions menées pas l’ONU.
Au côté d’institutions internationales comme les Nations Unies, les organisations privées comme la Croix-Rouge, Médecins du Monde, Médecins sans Frontières, etc. sont d’importants acteurs de l’aide humanitaire. Bien entendu, le SVI ne propose aucun volontariat de ce type. Il est évident que les personnes envoyées pour ce type de missions sont des experts, compétents et qualifiés, de l’action humanitaire. Le terme « humanitaire » peut donc être mal utilisé par les organismes d’envoi, et mal interprété par les personnes souhaitant s’engager dans une mission de volontariat. Aucun volontaire (sans les compétences et l’expérience requises) ne peut, et ne doit faire de l’humanitaire, en revanche, il peut s’engager dans une multitude d’autres formes de volontariat.
Une Organisation de Jeunesse est une association agréée par le gouvernement de la Communauté Française ayant pour objectif de contribuer au développement par et pour les jeunes de leurs responsabilités et aptitudes personnelles en vue de les aider à devenir des Citoyens Responsables, Actifs, Critiques et Solidaires (CRACS) au sein de la société. Le statut d’Organisation de Jeunesse a été créé en Belgique francophone par le décret du 26 mars 2009. A la suite de cet agrément, les OJ se voient ainsi soutenues par la Communauté francophone.
Le Service Volontaire International est actuellement candidat pour recevoir l’agrément auprès du Ministère de la Jeunesse, aide à la jeunesse, action sociale, adoption, aide aux détenus, lutte contre la pauvreté, personnes handicapées, seniors. En 2016, le SVI était reconnu comme OJ par la ministre Simonis.
Chaque OJ est de plus assistée par une fédération d’OJ. Le Service Volontaire International travaille donc en collaboration avec la fédération Relie-f.
En Belgique, les Organisations Non-Gouvernementales ne sont pas définies par la loi. Une ONG en Belgique est donc une ASBL comme une autre. Une agrégation peut cependant être demandée au Ministère de la Coopération au Développement pour devenir ONG de Coopération au Développement (ONGD) au vue de la loi du 25 mai 1999 et de l‘Arrêté Royal du 14 décembre 2005, et ouvrant droit à des subventions particulières. L’ONGD est donc un statut juridique spécifique à la Belgique en lien avec la politique de coopération et de développement belge.
Les séjours linguistiques sont des séjours à l’étranger, organisés ou non par une organisation d’envoi, ayant pour principal but l’apprentissage d’une langue étrangère. Ces séjours incluent généralement des cours de langues, une immersion culturelle, des visites du pays en question, etc.
Le Service Volontaire international ne propose pas ce type d’activités. Les projets de volontariat international sont cependant de véritables écoles de la vie, qui participe non seulement à l’ouverture d’esprit mais ont également pour « effet secondaire » un renforcement linguistique du fait de leur immersion totale.
Le Service Citoyen est une version Belge du service civique Français. Il s’agit d’un programme de six mois dans lequel un jeune entre 18 et 25 ans s’engage à temps plein, quatre jours par semaine, pour accomplir des projets solidaires.
Le Service Civique est un programme de volontariat (au sens français du terme) organisé par l’État français. Celui-ci est ouvert pour les jeunes de 16 à 25 ans, sans condition de diplôme, indemnisé par l’État. La mission peut être effectuée dans une association, un organisme public, etc. pour une durée de 6 à 12 mois, en France ou à l’étranger.
Le Service Volontaire Européen est un programme de volontariat et de mobilité mis en place et financé par la Commission Européenne. Ce programme permet à des jeunes de participer à des échanges interculturels au sein de l’Union Européenne via des projets individuels ou collectifs. La personne est nourrie, logée et bénéficie de formations ou de cours de langue.
Comme vous le savez certainement déjà, le « stage » se définit très différemment à travers le monde. En Belgique, un stagiaire se détermine comme « tout élève ou étudiant qui, dans le cadre d’un programme de l’enseignement organisé par un établissement d’enseignement, exerce effectivement un travail chez un employeur, dans des conditions similaires à celles des travailleurs occupés par cet employeur, en vue d’acquérir une expérience professionnelle« (Arrêté Royal du 24/09/2004).
Deux différences essentielles avec le statut du stagiaire en France sont à noter. Tout d’abord, la rémunération. En effet, alors qu’en France un stagiaire va souvent avoir droit à une rémunération, le stagiaire belge est la plupart du temps non-payé. La deuxième principale différence, quant à elle, est l’obligation de convention de stage en France tandis qu’elle n’est qu’optionnelle en Belgique.
Le stage et le volontariat se distinguent donc fortement. En effet, bien que de nombreux belges peuvent parfois confondre ces deux statuts du fait qu’ils partagent l’absence de rémunération et de convention, le volontariat n’a absolument pas pour vocation de remplacer un travail, ni d’acquérir une expérience professionnelle.
Chaque année, le SVI accueille des stagiaires dans ses bureaux à Bruxelles pour acquérir des compétences professionnelles spécifiques au secteur associatif international. Le SVI permet aussi à des étudiants de réaliser leur stage chez certains de nos partenaires à l’étranger. Attention, contrairement à nos projets de volontariat, une sélection des stagiaires est réalisée notamment sur la base du CV. Si vous souhaitez effectuer votre stage au SVI, vous pouvez consulter la page stage de notre site web.
Le tourisme équitable est un ensemble d’activités de services, proposé par les opérateurs touristiques à des voyageurs responsables, et élaboré par les communautés d’accueil, autochtones (ou tout au moins en grande partie avec elles). Ces communautés participent de façon prépondérante à l’évolution de la définition de ces activités (possibilité de les modifier, de les réorienter, de les arrêter). (source: Charte du tourisme équitable, L’Association pour le Tourisme Équitable et Solidaire (ATES),
http://www.tourismesolidaire.org/images/documents/charte-du-tourisme-equitable.pdf )
Comme beaucoup d’autres concepts extrêmes, ce nouveau produit touristique qu’est le reality tourism vient des États-Unis. A l’origine cette forme de tourisme avait pour but de sensibiliser les touristes aux conditions de vie des populations en difficultés vivant à proximité de leurs lieux de vacances. Ainsi, un détour dans un bidonville en Inde, une visite d’orphelinat au Cambodge ou encore une rencontre avec une prostituée de Bangkok pouvait donc être organisés pendant le séjour de touristes en recherche d’authenticité.
Bien que cette activité de voyeurisme soit d’ores et déjà contestable, les nouveaux acteurs de ce marché ont poussé à l’extrême ce concept en transformant la misère, la pauvreté, les persécutions ou la maladie en réelles attractions touristiques. Ce tourisme-voyeurisme propose aujourd’hui d’aller à la rencontre de populations en situation difficiles, non plus pour les aider, mais simplement pour les observer. Les difficultés des populations deviennent ainsi l’attraction principale, l’unique raison du voyage, puisque dorénavant le tourisme traditionnel (visites de monuments, lieux sacrés, etc.) a été remplacé au profit de débats, de conférences, etc. sur les conditions de vie de populations en difficulté.
Le SVI est bien entendu farouchement opposé à ces pratiques touristiques et dénonce cette nouvelle dérive touristique.
Tourisme qui pèse les conséquences de ses actes. Ce tourisme respecte, préserve et met en valeur à long terme les ressources naturelles (source: Définition adoptée par le Comité Français du Groupe de Travail International sur le Tourisme Durable 4 juillet 2006).
Les activités de loisirs et de vacances organisées par une association de façon à offrir à toute personne, et en particulier aux personnes économiquement et culturellement défavorisées, les meilleures conditions pratiques d’accès réel à ces activités (source Code Wallon du Tourisme (M.B. du 17/05/2010, p. 26647) art. 1D,12°).
Le volontariat est aujourd’hui défini différemment dans chaque pays européen. Ainsi, malgré les demandes des associations du secteur et du Parlement Européen, aucune définition commune du volontariat n’a encore été officiellement adoptée en Europe. Certains pays, comme la Grande-Bretagne par exemple , n’ont en outre toujours pas produit de définition nationale du volontariat, et ne souhaite pas en développer une.
En Belgique cependant, le volontariat est légiféré par la loi du 3 juillet 2005 portant sur le droit des volontaires. Le volontariat est donc défini comme toute activité :
- qui est exercée sans rétribution, ni obligation
- qui est exercée au profit d’une ou de plusieurs personnes autres que celle qui exerce l’activité, d’un groupe ou d’une organisation ou encore de la collectivité dans son ensemble
- qui est organisée par une organisation autre que le cadre familial ou privé de celui qui exerce l’activité
- qui n’est pas exercée par la même personne et pour la même organisation dans le cadre d’un contrat de travail, d’un contrat de services ou d’une désignation statutaire.
Le volontariat est donc vu comme un réel « don de soi », qui n’attend aucun retour, ni pécuniaire, ni professionnel.
En Belgique, le législateur n’a pas fait de distinction entre « bénévolat » et « volontariat », probablement pour des raisons liées au statut linguistique particulier de la Belgique (le mot bénévole n’existe pas en néerlandais).La situation est toutefois différente en France. En effet, le système français prévoit une distinction entre « volontariat » et « bénévolat ».
- Le bénévolat est ainsi une activité non-encadrée par la loi, mais qui dispose d’une définition largement acceptée. Est considérée comme bénévole « toute personne qui s’engage librement pour mener une action non-salariée en direction d’autrui, en dehors de son temps professionnel et familial » (Comité Économique et Social). Le bénévole n’est donc pas lié à la structure dans laquelle il opère, et ne peut en aucun cas demander de rémunération ou de compensations (sauf pour remboursement de frais).
- Légalement, le volontariat n’est également pas défini par la loi française. En effet, ce sont les différents types de volontariat qui ont une existence légale. Ainsi, décrets, lois, etc. définissent chaque sorte de volontariat possible comme le service volontaire international, le volontariat de solidarité international, etc. Tous ces types de volontariats ont cependant quelques points communs. Tous sont organisés par les pouvoirs publics, sont orientés vers des populations cibles (jeunes, chômeurs, etc.), et ont en régle générale droit à une indemnisation.
Le Volontariat International en Entreprise (V.I.E) est destiné aux jeunes français de 18 à 28 ans voulant effectuer une mission professionnelle en entreprise, ou dans une administration, à l’étranger pour une durée de 6 à 24 mois. Cette mission est l’équivalent d’un contrat à durée déterminée sous tutelle de l’ambassade de France. Le VIE n’est donc absolument pas un volontariat comme le propose le SVI puisqu’il a pour but de donner une expérience professionnelle, rémunérée et ne s’inscrit pas dans une optique de solidarité internationale.
Les Volontariat de Solidarité International (V.S.I) est une autre forme de volontariat organisé par le gouvernement français. Ce programme est à l’attention de professionnels de tous âges pour effectuer des missions de long terme (6 à 24 mois), hors d’Europe. Le V.S.I est donc un engagement fort et de mise à disposition de ses compétences professionnelles.
Cette forme de tourisme alternatif offre l’illusion à un client qu’il participe à une mission humanitaire tout en découvrant un pays et sa culture. Pour le SVI, il s’agit d’une arnaque aux bons sentiments, inventée par des agences de voyages extrêmement lucratives. Pour plus d’info cliquez ici.
Le WwOOFING est une forme de volontariat développée dès les années 70, en Angleterre. Ce volontariat propose donc de faire rencontrer des personnes désireuses de voyager à moindre frais, tout en se rendant utile et en acquérant certaines connaissances, et des fermes biologiques à travers le monde ayant besoin d’aide. L’acronyme « WWOOFING » vient de l’organisation Working Weekends on Organic Farms, principalement appelée aujourd’hui World-Wide Opportunities on Organic Farms. De nombreuses autres associations proposent cependant cette forme de volontariat.
Le Service Volontaire International et le WWOOF Belgique sont en cours de négociation en vue d’une collaboration entre nos deux associations.
Le work away est un concept proche du wwoofing mais en version commerciale et pas forcément dans le secteur agricole. Le work away regroupe des entreprises qui à travers des plateformes web font de la mise en relation entre des voyageurs et avec personnes privées locales (une famille , une ferme, un hôtel, …) . Les voyageurs donnent un coup de main et en échange il reçoivent le gîte et le couvert. Il s’agit plus d’un échange que de volontariat puisque que le travail fournit bénéfice à des personnes privées et non à des associations non lucrative.